L'Innocence

Bien d’accord avec Remy ! On réalise à quel point les japonais sont depuis des siècles un peuple surtout pragmatique et absolument pas religieux. La plupart d’entre eux sont surtout bien plus superstitieux que fidèles aux préceptes des grandes religions ou des plus sages philosophies. Par conséquent, ils sont souvent bien plus désemparés que nous occidentaux face à la mort. Ici la mort du père de l’enfant Minato est vécue comme une terrible énigme. Et s’il s’était réincarné en cheval ? Ce serait bien, non ? On pourrait monter sur son dos !!! Ou alors en insecte, ou alors en gros porc baveux… Ah zut… là c’est plus gênant.
L’enfant est complètement paumé malgré l’amour indéfectible de sa mère. Son environnement à l’école primaire dont il dépend apparait horriblement cruel et pour le moins complexe. Le réalisateur se complaît à évoquer d’une manière qui mêle à la fois le bucolique et le psychique dans une ambiguïté de genre progressive, inhabituelle et oppressante.

Bon… à la différence de nombres d’avis enjoués sur ce film, moi je n’ai pas du tout accroché. L’intérêt principal réside dans le traitement cinématographique du scénario original, prenant, c’est vrai mais devenant sur la fin carrément étouffant. Clairement je suis resté véritablement insensible à tout cela.

Beau film, sensibilité et complexité… certaines difficultés à rentrer dans la compréhension… Avec cependant comme un effet de brouillard qui se déchire pour nous faire entrevoir un aspect de la vérité…poésie…irréalité… Excellents acteurs… Monde de l’enfance avec ses difficultés, ses douleurs… paroles d’enfants …

Le harcèlement scolaire au Japon, phénomène malheureusement mondial dévoilé en 3 temps par la mère, la directrice et l'élève... est mise en lumière la dangerosité des rumeurs qui peuvent ériger en coupable un innocent, la violence tant verbale que physique des rapports entre élèves, parents et professeurs.

Un des plus beaux films de l'année pour moi. Et de loin le Kore-Eda le plus complexe et le plus éloquent. Une vraie merveille.

Avec un dispositif cinématographique qui permet de comprendre trois points de vue d'une même histoire, le cinéaste livre le récit sensible et bouleversant d'une amitié amoureuse entre deux camarades de classe. Beau et poignant.

Film d'une très grande poésie dont la structure en 3 temps bien ficelée nous permet d'entrer au coeur de la psychologie de ces personnages touchants et tourmentés. Nous finissons l'année avec un chef-d'oeuvre de sensibilité et d'intelligence.

Le film est bien joué, bien filmé fourmillant d’images magnifiques mais sa construction chorale ou même kaléidoscopique complique notre saisie de l’intrigue.
Même s’il s’agit là d’un clin d’œil au film Rashomon cela lasse un peu...
En plus le film est beaucoup trop long. Il aurait pu durer le temps d’un film normal.
Un peu décevant par rapport aux précédents films de ce réalisateur. Cela reste néanmoins un beau film. Les deux enfants sont fabuleux.