Liv & Ingmar

“Mon intention était de célébrer leur intimité”, explique le réalisateur tandis que Liv Ullmann constate : “Je n’avais jamais remarqué à quel point nos films étaient révélateurs de notre relation à l’extérieur du plateau”. En six chapitres (Amour-solitude-colère-souffrance-nostalgie-amitié), Dheeraj Akolkar nous offre, pour son 1er long-métrage, un véritable bonheur : la liaison pleinement accomplie d’un couple mythique du cinéma : Liv Ullmann et Ingmar Bergman, depuis leur 1ère rencontre sur le tournage de Persona (1966), où Liv, 25 ans, tomba aussitôt amoureuse du Maître (46 ans) jusqu’à la mort d’Ingmar en 2007, via la naissance de leur fille Linn. Entre éclats de rire aussi clairs que ses yeux bleus, larmes d’émotion, naturel euphorisant… Liv Ullman nous conte leur vie sentimentale et professionnelle (10 films ensemble) où Ingmar se montra aussi tyrannique qu’attentionné et elle une femme aimante qui “ne trouvait la sécurité qu’en contrôlant sa vie”. Cela fourmille d’anecdotes (comment par cruauté Ingmar, en colère, imposa à Liv de porter un simple manteau par -30° sur le tournage de “la Honte”), d’humanité, d’amour, de drôlerie : “A Hollywood, on me comparait à Garbo mais j’ai réussi ce qu’elle n’a jamais fait : coûter la vie à deux studios”. Bien que dédié à Liv et Ingmar, l’émouvante humanité de ce documentaire le rend éminemment universel.