Lore

1945. À l’abri de la résidence familiale, en Forêt Noire, Hannelore Dressler, membre des jeunesses hitlériennes et fille aînée d’un officier nazi, n’a jamais subi la guerre. À l’approche des Alliés, le père revient au foyer, détruit ce qui s'avèrerait compromettant, cache les siens dans une ferme et s’enfuit. Apprenant qu’il a été arrêté, la mère part le retrouver. Lore décide alors d’emmener ses quatre frères et sœurs chez leur grand-mère, à Hambourg. Commence une cauchemardesque plongée dans la réalité, peuplée de cadavres, de famine, de parasites rongeant la peau, de soldats ennemis… Durant ce périple effroyable, Lore rencontre le désir à travers Thomas, un Juif débrouillard qui les prend sous sa protection, et tombe sur des photos de camps d’extermination où son père apparaît en bourreau. Cette double découverte, jointe aux épreuves traversées, ébranle l’éducation et les convictions nazies de la jeune fille. C’est alors qu’ils croisent une patrouille russe…

Partant d’éléments personnels et du livre La Chambre noire de Rachel Seiffert, opposant la violence visible du réel aux sentiments intérieurs de Lore, Cate Shortland dresse, pour son deuxième film, le procès du mensonge (qu’il soit déni, secrets, faux-semblants…) et pose cette question terrible : “les enfants ne sont-ils pas victimes des crimes de leurs parents ?”. Lore a reçu le prix du public à Locarno (2012).