Lullaby to My Father

En 1932, il a alors 23 ans, Munio Weinraub Gitaï, né en Silésie et père du réalisateur, entre au Bauhaus de Dessau en Allemagne, alors que “les ténèbres y règnent”. Pendant six mois, il suit les cours de cet Institut des Arts et Métiers de renommée mondiale, qui influencera par ses conceptions l’architecture moderne mais aussi les arts plastiques et le design contemporain. Il rencontre ainsi Gropius, Kandinsky et Klee. Emprisonné six mois plus tard pour avoir diffusé un tract anti-nazi, il est expulsé en Suisse d’où il rejoint la Palestine. Il y rencontre et épouse Efratia. Après un court retour en Pologne en 1939, il s’installe définitivement en Israël. Concepteur de 8000 bâtiments, notamment de kibboutzim et du Memorial Yad Vashem, il passe son existence à mettre en pratique l’idéal du Bauhaus, cherchant à unir l’élégance et la fonctionnalité des édifices au respect de l’environnement, cela dans la prise en compte égalitaire de toutes les corporations. Il meurt en 1970.

Lullaby to my Father retrace la période allemande de Munio Weinraub Gitaï. Sur un montage savamment bâti, charpentant témoignages et images d’archives chapitrés par des solos de violon (lullaby veut dire berceuse), Amos Gitaï cherche à comprendre ce qu’il a hérité de ce père hors normes ainsi que les liens reliant architecture et cinéma, vie réelle et souvenirs intimes.