Made in Italy

: En panne d’inspiration, l’écrivain Luca Morandi se trouve à une phase critique de sa vie. Vivant depuis longtemps en France, il entretient avec son pays d’origine, l’Italie, et son père resté là-bas (après le divorce de ses parents), une relation idéalisée qui le rend quelque peu irritable quand le sujet est abordé en famille. La mort subite de son père l’amène à renouer avec ce pays qui déchaîne tant de passion chez lui. L’accompagnent pour la préparation de l’enterrement à Turin sa sœur et sa mère, toutes deux rongées par le ressentiment qu’elles éprouvent envers le défunt, chirurgien esthétique dont les nombreuses conquêtes témoignent de sa grande sensibilité à la plastique féminine. Sa dernière épouse, héroïne glamour d’une série télé totalement débile, excite particulièrement leur haine. L’installation de Luca sous le toit de cette veuve jeune et sexy n’aide pas à calmer le jeu.

Made in Italy n’est pas seulement une sympathique comédie familiale à l’italienne, ce film de Stéphane Giusti (réalisateur de Bella Ciao) dresse aussi un portrait à la fois tendre et acerbe de l’Italie d’aujourd’hui, mettant en avant les fantasmes qu’elle nourrit et les nombreuses déceptions qu’elle suscite. L’accent italien sied parfaitement à Gilbert Melki, impeccable dans tous les registres, quant à Amira Casar, on s’amuse de la retrouver à contre-emploi dans le rôle d’une fille coincée.