Mademoiselle Julie

1890, Irlande. Mademoiselle Julie, jeune aristocrate, John, le valet, et Kathleen, cuisinière et fiancée de John, se retrouvent ensemble lors de la nuit de la Saint-Jean, le père de Julie s’étant absenté jusqu’au matin. De confidences en espionnage, un jeu de domination aussi pervers que cruel se met à opposer la maîtresse des lieux à ses domestiques mais aussi les domestiques entre eux, mêlant différence de rangs et frustrations sexuelles de part et d’autre. En effet, depuis son enfance, John est amoureux de la fille du baron et désireux de quitter sa condition. Mais il n’est capable d’assumer ni l’un ni l’autre. Kathleen cache un rigorisme implacable sous ses rondeurs aux allures protectrices. Quant à Julie, hantée par la mort prématurée de sa mère quand elle était enfant, elle se sent attirée par John tout en cherchant à le provoquer sans mesurer ses propres failles. Leur premier baiser va déclencher le drame…

Pour son septième film, Liv Ulmann, l’ancienne actrice fétiche d’Ingmar Bergmann, offre sa propre interprétation, aussi ciselée que splendide, de la pièce de Strinberg la plus jouée dans le monde. Baignés par une lumière qui fait sens dans un décor dont chaque image semble tirée d’un tableau de maître, Colin Farrell joue un John moins macho qu’à l’ordinaire et Jessica Chastain est aussi bouleversante qu’éblouissante avec sa fragilité borderline.