Mange ta soupe

Des livres... des rayonnages de livres envahissant les murs de la grande maison, des piles branlantes s'élevant du sol au plafond, "obstruant les issues ; des livres" encore, des revues, arrivant sous enveloppes, par colis, hantant même les nuits de celle qui fut peut-être la maîtresse des lieux : une critique littéraire, submergée. Le fils - elle en a eu deux, dont l'un s'est suicidé, et une fille, mère célibataire tôt enfuie, comme le père -, le fils donc, arrivant de Turquie où il fait sa vie, est retenu plus longtemps que prévu à Paris. Commencent alors dans la maison, où subsiste tragiquement le passé, un jeu de cache-cache, des mensonges puérils, une bonne volonté et une incompréhension réciproques... les accidents ou incidents d'une vie suspendue, insupportable et burlesque...

Avec ce premier long métrage, le réalisateur nous offre la vision d'une vie faussée, totalement investie par l'outil même de la connaissance devenu ici simple objet entravant toute approche de l'autre. Alors, comédie ou tragédie cocasse ?