Médée Miracle

Étrangère, magicienne, séduisante, dangereuse… Nombreux s'avèrent les adjectifs pour qualifier Médée. L’héroïne du mythe grec est devenue Irène. La cinquantaine passée, elle a perdu sa fraîcheur et sa beauté. Elle est installée à Paris avec Jason et élève leurs deux enfants. Loin de sa terre d’origine, elle pratique sa magie dans les cabarets, où elle chante tous les soirs d’une voix douce et envoûtante. Un jour, son mari décide de la quitter pour une française, une « princesse » locale. Abandonnée, Irène sombre dans la folie…

Présenté à Venise en 2007, Médée Miracle est une transposition moderne de la célèbre tragédie grecque. D’entrée de jeu, l’exercice s’annonce difficile : Tonino De Bernardi revisite un mythe rendu éternel par des auteurs comme Euripide, Jean Anouilh ou le cinéaste Pasolini. Or, son choix est bien affirmé : selon ses mots, le réalisateur « aime la mythologie à partir du moment où [il] peut la confronter au temps présent. ». L’histoire qui nous est présentée par De Bernardi se concentre donc sur le fait que Médée soit « étrangère » : quelle place les sociétés européennes accordent-elles aux femmes venues d’ailleurs ?