Mes séances de lutte

Une jeune femme retourne dans le village où elle a grandi après la mort de son père. Elle y revoit un homme qu'elle a aimé et essayé de séduire sans succès. Les reproches fusent de part et d'autre : elle lui en veut de lui avoir résisté et il la soupçonne de reporter sur lui la colère qu'elle a envers son père qui ne l'aimait pas. Au cours de leurs discussions, ils ne cessent de se chercher, de se défier. Ce petit jeu de provocation et de séduction finit par se transformer en séances de lutte à visée thérapeutique : leurs corps-à-corps aussi sportifs qu'érotiques sont censés permettre à la jeune femme de se débarrasser de la haine qu'elle ressent envers sa famille. Ils les entraîneront plus loin encore.

Avec Mes séances de lutte, Jacques Doillon reformule de manière radicale son cinéma en déplaçant sur un terrain purement physique le discours amoureux, torturé et tortueux, auquel il a toujours été attaché : il transforme les débats de ses personnages en ébats et combats à la fois violents, dansants et burlesques. L'accompagnement musical au piano évoque d'ailleurs le cinéma muet ainsi que le choix de James Thierrée, petit-fils de Chaplin, pour interpréter le rôle principal. Artiste venu du cirque, c'est lui qui a chorégraphié les scènes de lutte.