Michael

En apparence, Michael est un autrichien on ne peut plus normal. Il travaille dans une compagnie d’assurances et entretient des rapports sociaux peu nombreux mais tout à fait corrects. Pourtant, ce célibataire cache un secret. En effet, il tient le petit Wolfgang, dix ans, en captivité, lui imposant des sévices sexuelles. Ce pédophile se trouve donc au croisement de deux comportements disparates : malgré son inacceptable perversité et sa froideur, Michael aspire à la normalité et veille même à égayer le quotidien de sa victime.

Présenté au Festival de Cannes, le premier long-métrage de Markus Schleinzer est quelque peu provocateur. Plus connu pour son travail comme directeur de casting, le réalisateur autrichien prétend vouloir aborder son personnage de manière franche, sans a priori. En principe, rien ne distingue effectivement ce pédophile de ses concitoyens : comme tout le monde, Michael cherche à être « normal ». Si ce choix permet à Schleinzer d’éviter l’écueil du sentimentalisme, il n’ira pas pour autant sans choquer ! Quoi qu’il qu’il en soit, la composition du personnage nous invite à revoir nos préjugés et nos idées reçues.