Miséricorde

Filmé dans un petit village de l'Aveyron, ce film présente des gens souffrant d'une misère, économique et affective. Les dialogues et les personnages sont authentiques. Les images du village la nuit à la fois poétiques et inquiétantes, le jeu des acteurs magnifique. Un très bon film.

Film délicieusement culotté sur le désir. Un régal sans ennui.

Guiraudie est toujours aussi surprenant et nous change heureusement de tous ces films à intrigues très conventionnelles

Une nouvelle confirmation que Alain Guiraudie occupe une place à part dans le cinéma français. D'abord par son ancrage dans la ruralité, la campagne profonde, non pas comme le refuge de citadins désœuvrés, mais comme environnement se suffisant à lui-même, portant néanmoins les stigmates d'un exode et d'une déshérence économique (quelques panneaux A vendre apparaissent aux murs des maisons). Ensuite par sa représentation du corps masculin, vieux ou gros, loin des codes en vigueur.
La géographie des lieux comme des corps n'empêche toutefois pas des scénarios de rencontres et de désirs. Ancien apprenti d'un boulanger qui vient de mourir, Jérémie revient au village. Hébergé par la veuve, il sème à son corps défendant (ou pas complètement) le trouble auprès du fils de son ancien patron, d'un voisin solitaire et du curé. Sous les apparences d'un polar, Miséricorde se fout bel et bien des conventions et de la morale, préférant proposer un modèle de société ou de vivre ensemble à l'opposé des normes (hétérosexuelles bien sûr, mais l'homosexualité n'a jamais été chez Guiraudie un sujet en soi) et d'un prêt-à-penser (à propos du sort réservé aux criminels, le prêtre a des paroles qui peuvent déranger ou choquer). Le cinéaste refuse ainsi toute forme d'interdit et s'offre une liberté réconfortante et salvatrice qui transforme le polar rural en film politique en explorant des territoires inhabituels. Il n'oublie jamais d'y ajouter une bonne dose d'humour rendant Miséricorde particulièrement jubilatoire, décapant et audacieux sans l'ostentation de la supériorité ou du mépris.

Les films d'Alain Guiraudie me plaisent parce qu'ils ne sont pas conventionnels. C'est à la fois étrange, dérangeant et amusant. Mais, l'analyse des personnages est toujours fine et les situations réalistes.

Comédie, thriller, farce, réflexion sur les rapports humains ? Tout y est dans une confusion assez exaltante où rien ne semble sérieux malgré tous les enjeux. Interprètes très bons et image sublime, à voir !

Comme "Qd vient l'automne", la province est à l'honneur, et on se questionne pendant tout le film. Le réalisateur règle aussi ses comptes avec son passé ; le clergé en prend pour son grade.. petits arrangements entre-soi ! Très bons interprètes, paysages et sous-bois aveyronnais réussis et revus avec nostalgie. "La Miséricorde" catholique ou bien l'expression populaire "miséricorde" !! au choix ou les deux !!!

Un film qui a divisé les critiques au-delà de ce qui est habituel. Le mélange des genres (on peut même parler d'une tragi-farce) ne saurait plaire à tout le monde, c'est vrai. C'est une méditation sur la confusion des sentiments. Les acteurs sont excellents, notamment Félix Kysyl (peu connu) et Jacques Develay (aussi peu connu) dans le rôle d'un curé ambigu et ambivalent.
Personnellement je recommande.

Inabouti et faible. Beau village et beaux arbres heureusement. On frise le nanard.

Tantôt thriller, tantôt comédie, tantôt mélodrame... Le besoin d'amour est le fil conducteur de cette histoire qui se passe au milieu de paysages remplis d'oxygène et à laquelle on se laisse facilement prendre.

Film d‘un ennui profond. Même la bonne mise en scène n‘en sauve pas grand-chose. Le film tourne en rond, se perd dans les forêts et n‘avance pas d‘un pouce. Seul point convaincant : le curé à la Bernanos qui sauve un peu le manque d‘intérêt.

Ce film comporte une intrigue ultra mince, un suspense inexistant et un jeu d'acteurs qui suscite l'embarras. On ne demande qu'à adhérer voire s'enflammer pour cette histoire mais le ressort narratif est trop lacunaire. Les embryons d'histoires sexuelles pseudo transgressives ne parviennent pas à sauver le film.