Mon fils

À Sira, près de Ramallah, alors qu’éclate la guerre du Liban (1982), Iyad, un des 20% d’Arabes vivant en Israël, découvre avec fierté que son père Salah fut, en son temps, arrêté comme terroriste par les Israéliens. C’est pourtant tout aussi fier que dix ans plus tard, tandis que les États-Unis envahissent l’Irak, Salah voit son fils être le premier Arabe israélien à intégrer le lycée des sciences et des arts de Jérusalem. D’abord moqué pour son accent et son nom, Iyad s’intègre peu à peu à l’internat. Tandis que Naomi, une jolie camarade, tombe amoureuse de lui mais exige de vivre leur idylle en secret, Iyad est amené à s’occuper bénévolement de Yonatan, un jeune juif de son âge, atteint d’atrophie musculaire. Leur spécificité de minoritaire les rend instantanément amis. Au point qu’insensiblement Edna, la mère de Yonatan, fait d’Iyad son second fils…

Plaçant son récit entre la guerre du Liban (1982) et celle du Golfe (1991), adaptant l’écrivain Sayed Kashua, le réalisateur des Citronniers (2008) et de Zaytoun (2012) creuse une fois de plus, avec une linéarité trompeuse, sensibilité, intelligence, humour et intensité, la fragilité de l’identité, la force des femmes, la puissance des fantasmes, la souffrance des minorités tiraillées entre le fait d’aimer bien qu’en souffrance et de souffrir par amour.