Mon pire cauchemar

Lorsque Agathe et François rencontrent le père du camarade de leur fils, un véritable choc des cultures se produit. Le standing de Patrick, qui vit dans une camionnette avec son garçon, est loin d'être en phase avec celui de ces bourgeois parisiens. C'est un personnage haut en couleur, qui n'a pas la langue dans sa poche, emploie un langage châtié et fait preuve d'un humour peu subtil. Il suscite instantanément le mépris et le rejet de la mère d'Adrien, une galeriste autoritaire et psychorigide qui ne saurait tolérer une présence ou un mot en inadéquation avec son monde et sa manière de voir les choses. Elle devra néanmoins composer avec cette personnalité aux antipodes de la sienne, après que son mari, plus souple, ait proposé à Patrick de travailler pour eux.

Comme beaucoup d'autres films d'Anne Fontaine, Mon pire cauchemar a pour sujet les rapports de classes. La mécanique comique du film repose sur les effets de contrastes créés par cette rencontre, l'enjeu étant de décoincer la bourgeoise. La réalisatrice de Nettoyage à sec s'amuse à faire jouer aux deux acteurs principaux – Isabelle Huppert et Benoît Poelvoorde, réunis pour la première fois – la caricature de personnages (pour elle d'intello chic, pour lui de beauf choc) qu'ils ont souvent joués auparavant.