My Father, My Lord

Menahem est un petit garçon qui vit au rythme des prières, des lectures de la Torah, des rites religieux dont sont totalement imprégnés ses parents, à commencer par son père, figure importante d’une communauté juive ultra orthodoxe de Jérusalem. Malgré la discipline religieuse qui lui est imposée et à laquelle il se soumet sans broncher, l’enfant semble un peu ailleurs, dépassé par les préoccupations théologiques de son père. Face aux obsessions de ses parents qui envahissent le quotidien, Menahem se retrouve un peu seul ; alors, son esprit vagabonde et s’arrête sur des éléments plus triviaux, plus concrets, tels les animaux, que sa religion lui interdit pourtant de considérer comme dignes d’intérêt. Lors de vacances en famille au bord de la Mer Morte, cet écart entre l’éveil au monde de cet enfant curieux et l’enfermement de ses parents dans des pensées plus abstraites se creuse cruellement.

D’inspiration autobiographique, ce premier long métrage de David Volach s’inscrit dans la veine d’un cinéma intimiste, centré sur les visages, sachant à la fois porter un regard tendre et respectueux sur ses personnages tout en cernant avec une terrible lucidité les limites mêmes de leurs relations aux autres et au monde. L’univers de ce jeune réalisateur israélien n’est pas sans évoquer celui du grand cinéaste suédois Ingmar Bergman.