Neneh Superstar

Dans son film, le réalisateur Ramzi Ben Sliman montre une institution, l'Opéra de Paris, en doute avec elle-même, partagée entre conservatisme et ouverture sur le monde d'aujourd'hui. Il explique : « Je crois que toutes les institutions s’interrogent aujourd’hui sur la diversité. La danse, et notamment la tradition du ballet blanc, est très emblématique d’une uniformité sociale et culturelle. Mais il n’est pas le seul. Simplement, la danse caractérise très efficacement la question en exhibant, précisément, le corps comme outil de transmission de valeurs. (...) L’École de Danse représentée dans le film s’ouvre à la diversité, avec l’entrée de Neneh à l’instar de l’Opéra qui s’interroge et évolue au sujet de son recrutement. Le sujet du film n’est donc pas de questionner la possibilité de cette ouverture mais de montrer comment chacun appréhende cette moderne nouveauté. » 

Ramzi Ben Sliman espère notamment que son film génèrera auprès des petites filles noires une « génération Neneh », comme il y a eu une « génération Billy Elliot » avec de nombreux petits garçons qui se sont mis à la danse.

Des chorégraphies de danse contemporaine réalisées par Mehdi Kerkouche

Les chorégraphies de danse contemporaine ont été créées par Mehdi Kerkouche, dont les spectacles connaissent actuellement un large succès à Paris et en France. Mais le travail pour la caméra est différent, comme il l'explique : « Chaque exercice est différent. Les codes de la scène ne sont pas les mêmes que pour les réseaux sociaux, le cinéma ou les défilés. L’image filmée capte un endroit et un moment précis, qui n’est généralement pas frontal. Une chorégraphie doit aider et préciser les angles de prise de vue, en même temps qu’elle doit répondre aux besoins du réalisateur. On est "au service de" tout en essayant d’enrichir le jeu de l’acteur parce qu’on lui donne la conscience de son corps. Et donc de son image. Une bonne chorégraphie filmée doit à la fois émanciper l’acteur et servir le réalisateur… »