Nesma

Dans la banlieue nord de Tunis, Youssef Slimane et sa femme Claire, agents immobiliers, ont traversé sans encombre les premiers soubresauts de la Révolution tunisienne. Ils vivent plutôt confortablement, entourés de leur ami Slim, avocat victime de l’ancien régime, et de leurs employés de maison Aïda, Mohamed et leurs enfants, Syrine et Ahmed. Alors qu’ils cherchent à louer Nesma, une luxueuse demeure, Youssef est convoqué par la police pour émission de chèques sans provision et des impayés pour un montant de 23000 dinars. Rapidement, il s’avère qu’un escroc a pris son identité. Youssef décide de dissimuler cet incident à Claire. Mais ce “double” de lui-même va jusqu’à commettre le meurtre de deux motards de la police ainsi que celui de l’agent d’assurance, trop proche de l’identifier. Ayant abandonné le corps de ce dernier dans les jardins de Nesma, l’usurpateur prévient Youssef…

Pour son premier long-métrage, Homeïda Behi utilise tous les entrelacs du film noir pour brosser une métaphore de l’actuelle Tunisie aussi oppressante que la chaleur qui écrase la ville, quasiment palpable à l’écran. Entre ombres et lumières éclatantes, tandis que les adultes s’enferment et que les enfants ne pensent qu’à sortir, défilent les peurs et espérances de la Tunisie post-Ben Ali et des “cadavres laissés dans les jardins”.