Neuf m2 pour deux

Des murs uniformes, deux lits superposés, un lavabo, des toilettes dissimulées par un rideau, une télévision, les vêtements suspendus dans un coin : dans cet habitacle de 9m2 sont enfermés deux détenus, sans distinction de races, au hasard de leurs personnalités. Nous sommes à la prison des Baumettes de Marseille où dix détenus, dans une cellule reconstituée à cet effet, filment eux-mêmes leur quotidien, enregistrent les paroles qu’ils échangent au fil des journées interminables accentuant l’exaspération chez les uns, la solitude, le renoncement chez les autres. Sport dans cet espace dérisoire, jeux de société, audition de musiques diversement appréciées, anéantissement dans le sommeil, photos érotiques épinglées au mur constituent l’univers de ces hommes qui s’expriment librement dans ce film.

Une expérience cinématographique unique en son genre, venant à point nommé à l’heure où l’on s’interroge sur les piètres conditions de détention dans la majorité des prisons françaises.