No

Chili, 1988. Après 15 ans de dictature, Augusto Pinochet accepte, sous la pression internationale, d’organiser un référendum pour légitimer son pouvoir. Chaque parti aura son spot TV quotidien de 15 min durant la campagne. Jeune publiciste, René Saavedra est recruté par l’opposition pour soutenir le “No” (à Pinochet) malgré les mises en garde de son employeur Lucho Guzman, partisan du “Si”. Sans moyens, René introduit les codes de la pub dans ses messages : slogan simple et clair — “La joie arrive enfin” — musique, couleurs, rythme, arc-en-ciel comme logo pour symboliser l’opposition unie… Ses innovations ringardisent bientôt la campagne pro-Pinochet. Contacté à son tour, Guzman, le patron de René, accepte de relancer cette dernière. Tout en poursuivant avec son protégé leurs activités professionnelles, il va user de tous les moyens possibles pour inverser la tendance : imitation, coups bas, pressions policières…

Pour son quatrième long-métrage, Pablo Larraín dresse le bilan des années Pinochet, la destruction morale du peuple et montre comment le dictateur fut finalement battu par le système néo-libéral qu’il avait lui-même impulsé. Ce film mêle astucieusement et sans temps mort fiction et images d’archives. Sélectionné pour représenter le Chili aux Oscars 2013, No a reçu, en 2012, le prix “Art Cinéma” à Cannes (Quinzaine des Réalisateurs) et celui du “Syndicat français de la critique de cinéma” à Biarritz.