Non ma fille, tu n'iras pas danser

Léna est une mère dépassée. Lasse et pourtant joyeuse. Elle perd un enfant dans un hall de gare, enfourne un oiseau blessé dans son sac à main, fume cigarette sur cigarette. Fraîchement séparée de Nigel, un sombre crétin prétentieux, elle avance, trébuchante mais confiante, vers un futur qu’elle construit au jour le jour. Ce n’est pas toujours facile, mais elle s’en sortirait bien, sans cette famille étouffante qui croit savoir mieux qu’elle ce qu’elle vaut et décide à sa place de ce dont elle n’est pas capable. Ces parents plus tous jeunes qui batifolent à Rome la jettent dans un traquenard sensé la rabibocher avec son ex. Pour le bien des enfants et le sien. Comment lutter seule contre tous ?

Chiara Mastroianni incarne avec cette fragilité tonique qui lui est propre, ce nouveau personnage contemporain de notre époque cruelle, brossé avec une implacable tendresse par Christophe Honoré (Dans Paris, Les Chansons d’amour, La Belle personne). Léna est passée des mains d’une famille trop (mal ?) aimante à celles d’un mari égocentrique. Elle s’est perdue en chemin. Marie-Christine Barrault joue une mère castratrice terrifiante de vérité et Marina Foïs une sœur au fond du précipice qui se relève comme une guerrière. Difficile époque que la nôtre. Comment trouver sa place ? Être la mère, l’épouse, la fille ? Vivre, tout simplement ?