Notre monde

“Il nous faut fonctionner en démineur, nous dégager au plus vite des grandes croyances collectives liées aux valeurs économico-financières”, confie Thomas Lacoste, pour présenter son nouvel opus du genre. Au fil d’extraits du livre de Marie Ndiaye Trois femmes puissantes (Goncourt 2009), c’est ce à quoi s’attèle ce documentaire foisonnant, intelligent et polémique, réalisé à la Maison des Métallos, qui nous invite à “faire de la politique si possible autrement” en balayant tous les pans de “Notre Monde” : travail, économie, frontières, Europe, démocratie, culture, médias, éducation, santé, Justice, libertés publiques. De ces entretiens rythmés placés sous les auspices de Pasolini et de Godard se dégage l’urgence de déconstruire le discours habituel en le confrontant à d’autres points de vue, cela afin de “voir” et “entendre” avec de nouveaux yeux et de nouvelles oreilles, et de tout repenser par soi-même. Mais Thomas Lacoste ne veut pas juste critiquer et condamner ; chaque personnalité interrogée propose des solutions concrètes notamment autour de la nécessaire remise en valeur du lien social, de l’altérité, de la responsabilité, du sens du collectif… sous réserve, évidemment, “que les citoyens le veuillent bien”… Parmi les cinq producteurs, on notera plus particulièrement Robert Guédiguian ainsi que Patrick Sobelman (qui a financé 38 témoins de Lucas Belvaux – 2012).