Only Lovers Left Alive

Adam et Eve ont fêté leur troisième mariage le 23 juin 1868. Rocker underground, Adam vit aujourd’hui reclus à Détroit. Seul lien avec l’extérieur : Ivan, qui ignore tout de lui mais sait lui dénicher de vieilles guitares électriques. Eve, quant à elle, réside à Tanger. Il s’habille en noir. Elle se vêt de blanc. Il est romantique et suicidaire. Elle aime le monde, leur couple et la compagnie de leur ami Christopher Marlowe. Artistes et cultivés, de mort en retour à la vie, tous trois ont côtoyé Shakespeare, Mary Shelley, Eddie Cochran… et sont des vampires. Ils ne survivent qu’en buvant du sang non contaminé par l’esprit contemporain. Mais au XXIe siècle, il se fait de plus en plus rare. Alors qu’Eve rejoint à Détroit Adam en pleine dépression, Ava, la sœur d’Eve, débarque sans prévenir de Los Angeles où elle vit. Moderne, incapable de résister à ses pulsions consuméristes, elle ne peut s’empêcher de vider “à l’ancienne” Ivan de son sang, contraignant Adam et Eve à fuir vers Tanger…

Sur des images et un rythme proprement envoûtants, ce treizième film de Jim Jarmush (Broken Flowers, Grand Prix du Jury, Cannes 2005), à l’humour constant et ravageur, bourré de clins d’œil et symboles astucieux, dresse le constat lucide et cynique de notre époque où les valeurs notamment culturelles s’effondrent inéluctablement.