Only the River Flows

Thriller sombre impeccable qui insensiblement dérape vers une transcription onirique et symbolique (le cinéma déserté où est installé le commissariat) de la société chinoise en transition des années 90. Mais on y perd le fil. Tout en restant assez bluffé par la beauté noire et le mystère de certaines scènes.

Un polar chinois ambiance nineties.... Un jeune inspecteur en charge d'une enquête sur trois meurtres, un suicide.... Un fou en cavale, plusieurs personnes suspectées, le doute plane.... S'agit-il de serial killer, de meurtres en lien les uns avec les autres... Une ambiance feutrée, beaucoup de pluie, et au total un scénario glauque assez complexe à suivre aboutissant sur un final assez attendu...

Décidément dans les polars asiatiques, il pleut beaucoup, l'action et l'enquête se déroulent souvent sous le déluge semblant contaminer jusqu'à l'os coupables et victimes. Only the River Flows n'est pas qu'un thriller, mais une sorte de dérive existentielle et mélancolique de la part du policier chargé de résoudre une série de meurtres sordides commis dans la rivière locale. Tourné en pellicule et situé à la fin du vingtième siècle, le film fait aussi l'apologie des méthodes anciennes pour enquêter : rétroprojecteur et photos argentiques.
Les amateurs d'un polar traditionnel risquent d'être désarçonnés par l'atmosphère de plus en plus mélancolique et onirique qui jette davantage de confusion dans l'esprit du spectateur qui perd lui aussi pied peu à peu.
L'ambiance générale est à la noirceur et au glauque avec cette impression permanente de danger et de malaise qui nous place dans une position pareillement inconfortable.

Entre polar rural et portrait d'un flic tourmenté, ce récit passionnant privilégie une atmosphère poisseuse à souhait. Déroutant.

Un polar très correct même si ambiance déjà rencontrée dans d'autres films du genre.