Paris

Pierre apprend brutalement que son cœur est très malade et qu'il n'en a plus pour longtemps. Il reste scotché sur son balcon parisien à regarder les autres vivre. Sa sœur vient s'installer chez lui avec ses enfants. Ses pas et le regard de Pierre nous font entrevoir des morceaux de vie des gens du quartier. Ainsi, nous faisons la connaissance de Caroline et Jean, vendeurs de fruits et légumes, de la boulangère raciste et réactionnaire, d'un architecte dont les certitudes s'écroulent, d'un professeur d'histoire qui prostitue son savoir, d'un SDF qui voudrait qu'on s'occupe de lui, d'un mannequin qui s'encanaille aux halles de Rungis ou d'un clandestin camerounais qui a reçu une carte de la tour Eiffel…

Paris est un film qui "s'intéresse aux gens" comme si c'était un exploit… Pierre va mourir et c'est pour ça qu'il regarde les autres. Il découvre alors que le marchand de primeurs souffre, que le mannequin s'ennuie, que le prof de fac doute… Mais a-t-on besoin d'être au terme de sa vie pour être conscient que la vie n'est facile pour personne et particulièrement difficile pour certains ? Cet univers, finalement un peu mièvre, rappelle celui d'Amélie Poulain et de sa bonne humeur inoxydable ou celui des romans d'Anna Gavalda qui prônent l'entraide et la solidarité à tous crins. La forme, inspirée de Sous le ciel de Paris (Duvivier, 1951) donne un film volontairement éclaté duquel émergent des scènes un peu stéréotypées. Mais Binoche, malgré to