Passeur d'espoir

Passeur pour la mafia locale, Mirko fait traverser la rivière à la frontière de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine. Lorsque des immigrants chinois engagent les services de l’organisation, Mirko se trouve désigné pour une nouvelle opération vers l’Europe de l’Ouest. Lors du passage, son bateau surchargé chavire : tous les clandestins se noient, à l’exception d’une jeune femme. Au contact de celle-ci, il se met à changer et décide d’organiser seul son passage. Chef de la police locale, son oncle lui conseille de lâcher l’affaire. Face à la mafia qui veux se débarrasser de ce témoin gênant, il gardera néanmoins sa motivation intacte.

En travaillant de manière bien ordonnée sur les profondeurs de champ, Branko Schmidt figure les distances qui séparent les différents personnages de son drame. Dans ce récit d’un Charon repenti, les couleurs restent froides et lourdes. En choisissant de ne pas sous-titrer les dialogues en chinois, le réalisateur réitère son ambition de faire parler l’écart entre ces deux mondes qui se côtoient. Sorte de fable sur la débâcle politico-étatique connue par les pays balkaniques après la guerre, Passeur d’espoir a été récompensé par l’Antigone d’Or du Festival du Cinéma Méditerranéen de Montpellier.