La Complainte du sentier - Apu 1

Il me semble que ce qu'on prend pour du reportage est d'abord de la créativité surdéveloppée. Genre l'enfant capable de tout exprimer et faire jouer à deux bouts de bois. Le statut de la femme indienne, celui de l'homme (sur lequel il y aurait aussi tant à dire), les rapports sociaux (leur compréhension interne), les différentes formes de l'amour, l'espérance... La solidarité. Se faire plaisir dans l'esthétisme. Tous les personnages et chaque être vivant, tous ont une vie à revendiquer, cette vieille tante qui va et qui vient et qui intervient, ce chien, qu'on voit flou par là et qu'on revoit et qui finit par "jouer".

Un film qui retranscrit très bien l'ambiance de L'Inde rurale des années 50, encore valable aujourd'hui dans de nombreux endroits. Les personnages ont de l'épaisseur, de véritables personnalités et on les accompagne avec émotion tout au long du récit de leur vie simple et souvent difficile. Un chef d’œuvre incontestable.

Ça a un côté documentaire de la vie de cette époque à la campagne dans cette partie de l'Inde. Du coup à un moment cela finit par manquer d'histoire, c'est simplement une chronique, on découvre un monde. Puis peu à peu on s'attache aux personnages plus qu'à l'exotisme, il y a de l'humour et du drame, et finalement il y a une sorte d'universalisme qui en ressort. Bref, c'est plutôt intéressant.

Sublime chronique dramatique d'une famille pauvre en Inde. Lenteur du récit, contemplation de la nature et drames de la vie ponctuent cette première partie de la Trilogie de Satyajit Ray.