Piazza Fontana

Milan, 12 décembre 1969. Alors qu’attentats et grèves plongent l’Italie dans une situation proche de celle de la Grèce avant le coup d’État des Colonels deux ans auparavant, une bombe ravage la Banque Nationale d'Agriculture, Piazza Fontana, faisant 17 morts et 88 blessés. Luigi Calabresi, policier intègre, est chargé de l'enquête qui, sous la pression des autorités, s’oriente rapidement vers les milieux d'extrême gauche. Pinelli, militant anarchiste non-violent que Calabresi connaît et apprécie, passe par la fenêtre lors d’un interrogatoire auquel le commissaire n’assistait pas. Bavure, suicide, meurtre ? Ébranlé, Calabresi reprend l’enquête de zéro et découvre que les milieux anarchistes sont trop infiltrés par l’extrême droite, la CIA et les services secrets italiens pour avoir pu fomenter en toute liberté un tel massacre. Simultanément, il s’avère que les explosifs viennent d’une réserve d’armes de l’Otan…

Réalisateur du très remarqué Nos meilleures années (2004), Marco Giordana nous offre, pour son treizième film, une descente vertigineuse et terrifiante dans l’Italie des années 60-70, explorant toutes les pistes de ce dramatique fait historique jamais résolu, avec une tension qui n’est pas sans évoquer Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (Petri-1970) ou Les Hommes du Président (Pakula-1976). D’autres affaires récentes mêlant attentats, services secrets, raison d’État et manipulations… semblent hélas ! devoir donner à ce film une résonance singulièrement actuelle…