Picnic

Lors d’un dimanche paisible, deux amants, Mihai et Mihaela, prennent la voiture pour un pique-nique dans la forêt. Lui, qui ne veut pas faire de concessions dans une Roumanie qu’il juge malhonnête, vient de démissionner du lycée où il enseigne. Elle, de son côté, est toujours mariée à un homme qu’elle ne sait comment quitter. C’est donc l’occasion idéale pour passer un bon moment ensemble, et discuter de leur avenir. Or, en chemin, une suite d’événements inattendus transformera leur pique-nique en une véritable aventure : après avoir écrasé une prostituée au bord de la route, les malentendus ne feront que se multiplier…

Au départ, ce premier long métrage d’Adrian Sitaru confronte le spectateur à une caméra radicalement subjective, qui passe de la main de l’homme à celle de la femme : un jeu d’interaction entre la caméra et ce qui est filmé. Peu à peu, un regard extérieur intègre discrètement la mise en scène, qui interroge dès lors la vérité par le regard, la subjectivité, avec une irrévérence en rien désobligeante. Avec un scénario fort et une production réduite, le film pense avec beaucoup d’humour aux moyens par lesquels une certaine réalité se dévoile. Une sorte de faux documentaire sur une folie qui pousserait le réel à être dépassé, plein de clins d’œil aux cinéphiles, et une légèreté toute humaine : un plaisir pour toutes sortes de public donc.