Ponyo sur la falaise

Sosuke a cinq ans. Il vit dans une maison tout en haut d’une falaise qui surplombe la mer. Il aime jouer sur la plage et découvre un jour une petite fille poisson rouge, la tête coincée dans un pot de confiture. Sosuke la délivre, la garde dans un seau, et l’appelle Ponyo. Il est fasciné par ce petit poisson au visage humain qui répète son prénom sans relâche. Ponyo, de son côté, n’a d’yeux que pour Sosuke. Mais Fujimoto, son père, l’enlève pour la ramener dans les profondeurs. Décidée à rejoindre coûte que coûte Sosuke, elle y répand un élixir magique : l’Eau de la Vie, grâce auquel la mer s’anime de sentiments humains. Quand à Ponyo, elle devient petit à petit une vraie petite fille…

Hayao Miyazaki transpose le conte d’Andersen, La Petite sirène, dans le Japon d’aujourd’hui. Dans une sorte de parcours initiatique, Ponyo, petit embryon hybride, lutte contre son père tout puissant qui veut la garder avec lui et compromettre son émancipation et son attirance pour Sosuke. Les éléments se déchaînent, les vagues, presque humaines, lèchent la terre et absorbent tout sur leur passage, tandis que la mère de la mer (et celle de Ponyo), qui ressemble à la fée bleue du Pinocchio de Walt Disney en version XXL, souhaite laisser l’enfant choisir le monde dans lequel elle veut vivre. Dans Ponyo, les enfants savent ce qu’ils veulent et sont très autonomes, tandis que les parents, qui ne désirent que leur bien, peuvent se tromper. Chez Andersen, l’histoire finissait mal, l’amour était meurtrier. Chez Miyazaki, tout est à la fois terriblement magique et enchanteur, et pourtant réaliste et juste.