Potiche

Faisons un bond en arrière, dans la France de 1977, celle des sous-pulls en nylon et des lunettes à montures épaisses. Robert Pujol, directeur d’une usine de parapluies, traite son épouse Suzanne avec le plus grand mépris en la reléguant au rayon des ménagères justes bonnes à se voir offrir des produits électroménagers et à faire la popote. Cet homme indifférent aux revendications de ses salariés refuse de parler travail avec sa femme, dont il juge les avis et conseils totalement nuls. Mais c’est mal connaître Suzanne, qui, suite à la séquestration de son mari par des grévistes, prend la tête de l'entreprise Pujol et se révèle être une patronne bien plus à l’écoute et compétente que son mari. La prétendue potiche devient alors une petite révolution féministe à elle toute seule.

François Ozon prend un plaisir manifeste à reconstituer l’esthétique de la France des années 70, en accusant son côté kitsch, et à relooker Catherine Deneuve, qui semble tout droit sortie d’un film de Pedro Almodóvar.