Poussières de vie

Le Vietnam, grande plaie de l'Amérique, jamais vraiment refermée. Sciemment ont été oubliées ces "poussières de vie" que sont les petits Amérasiens, ainsi dénommés par les nouveaux maîtres d'Ho Chi Minh Ville, l'ancienne Saïgon. En 1975, lors de la défaite américaine, nombre de G.I.'s quittent en toute hâte le pays, y abandonnant souvent femmes et enfants. Faute de papiers, ceux-ci ne peuvent quitter le Vietnam. Son, fils d'un officier noir et d'une Vietnamienne, est embarqué par des soldats du nouveau régime, avec quatre-vingts orphelins vivant d'expédients dans la grande ville. Parqués dans un camp en pleine jungle, ils connaissent les brimades, les travaux écrasants, la délation pouvant conduire à la mystérieuse et terrible "Colline de Fanta". Son, accompagné de Bob et de Petit Haï, va tenter d'échapper à cet enfer sur un radeau avec pour rêve de rejoindre le pays de la Liberté.

40 000 enfants ont été ainsi abandonnés par les G.I.'s, métis dont de part et d'autre on voulait effacer la mémoire. Devant les exigences des Vietnamiens désireux d'atténuer les faits, le film a été tourné en Malaisie. Il est inspiré du roman de Duyên Anh, "La Colline de Fanta", le réalisateur abordant ici à nouveau le problème du brassage des races évoqué précédemment dans "Cheb".