Qu’Allah bénisse la France

Régis habite avec ses frères Pascal et Bilal chez leur mère catholique Angélique. Il balance entre deux rôles : celui du bon élève lisant Camus, amoureux de Nawel et se battant pour devenir rappeur… et celui de petit caïd dealant du haschich ou détroussant les touristes avec ses frères mais aussi ses copains Samir, Rachid, frère de Nawel, et Mike. Leur but : acheter les instruments de musique qui leur permettront de créer une maquette et de démarcher les grands labels. Entre descentes de police, règlements de comptes, bagarres, rencontres et choix décisifs (notamment religieux), Régis va découvrir l’amour et la paix intérieure, Pascal et Mike la prison et Samir la religion…

Tiré de son autobiographie, ce premier film de la star du rap français Abd Al Malik, tourné dans le quartier du Neuhof, un des plus chauds de Strasbourg, est le digne successeur de La Haine de Kassovitz (1995). Même mise en scène soignée sur noir et blanc superbe. Mais ici les faits sont vécus, la musique – formidable – essentielle, et, même s’il s’en est sorti par le haut, son auteur n’oblitère en rien les ravages causés par la drogue, la délinquance, les armes, les guerres entre gangs et même par certains mythes cinématographiques tel le Scarface de Brian de Palma (1983).