Quatre nuits avec Anna

Que trafique donc cet homme apparemment simplet dans les rues boueuses d’un village polonais ? Ses faits et gestes dépendent des allées et venues d’Anna, une infirmière blonde, à la silhouette un peu ronde, qu’il ne cesse d’espionner. Incinérateur de cadavres, Léon Obraska travaille dans le même hôpital que la jeune femme, mais sa relation avec elle reste purement fantasmatique. Afin de pouvoir l’observer de plus près, Léon glisse un somnifère dans le sucre en poudre que l’infirmière verse dans ses tisanes du soir et attend qu’elle plonge dans un sommeil profond pour pénétrer dans sa chambre en pleine nuit. L’émergence d’un souvenir traumatique – le viol d’Anna dont Léon fut témoin -, nous éclaire progressivement sur l’origine de cette obsession.

Acteur dans le dernier film de David Cronenberg, Les Promesses de l’ombre, le cinéaste polonais Jerzy Skolimovski (issu, comme Roman Polanski, de l’école de cinéma de Lodz) n’était pas repassé derrière la caméra depuis la réalisation de Ferdydurke, sorti en 1991. Quatre nuits avec Anna fut présenté en ouverture de la 40ème édition de la Quinzaine des réalisateurs, à Cannes.