Rabia

Immigrés sud-américains, Rosa et José-Maria vivent à Madrid. Leur histoire d'amour vient tout juste de commencer. Ils partagent leurs espoirs mais aussi leur révolte face au racisme dont ils sont souvent victimes. Pourtant, la résignation de Rosa ne ressemble en rien au tempérament agressif de José-Maria. Et lorsque celui-ci provoque la mort de son chef de chantier, leur idylle tourne peu à peu au drame. Fuyant la police, l'assassin trouve refuge dans la grande maison bourgeoise où Rosa est employée comme domestique. Caché dans le grenier, il passe plusieurs mois inaperçu. Pendant cette période de disparition forcée, José-Maria se trouve à la fois proche et distant de sa bien-aimée : tout comme les membres de cette famille décadente, Rosa n'est pas au courant de sa présence...

Adapté d'un roman de l'écrivain argentin Sergio Bizzio, Rabia a été présenté au Festival de Toronto et au Festival de Tokyo. Si le récit reprend des éléments d'une critique sociale usuelle, la structure de la narration transforme très vite le propos du film. Sebastián Cordero nous livre un long métrage sombre empruntant plusieurs procédés au thriller. Présentée sous la forme d'une fuite « immobile », la destinée de José-Maria traduit une impossibilité de grandir qui n'est pas seulement sociale. En effet, cette existence souterraine fonctionne aussi comme le revers des désirs qui assiègent les différents personnages.