R.A.S : nucléaire, rien à signaler

À la suite de la catastrophe de Tchernobyl, l’Europe a réduit sa course à l’énergie nucléaire. Si pendant les années 90 la prudence était à l’ordre du jour, la crise du pétrole a radicalement changé la donne, et la course à l’atome a été rapidement relancée. Alors que les discours officiels s’acharnent à attester de la sécurité des centrales, des événements tels que l’incident à Forsmark (juillet 2006) nous montrent que le danger se trouve loin d’être contrôlé. S’attardant sur les travailleurs du nucléaire, R.A.S. déplace les prémisses du débat médiatique. Plus qu’une affaire de technologie ou de stratégie énergétique, le nucléaire fonctionne grâce à des êtres humains souvent menacés physiquement ou psychologiquement.

Pressions constantes, suicides des collègues, et dépressions... Voilà des réalités qui font partie de la vie quotidienne des travailleurs du nucléaire. Plus que de s’apitoyer sur leur sort, le réalisateur pose cette question essentielle : l’énergie atomique est-elle humainement possible dans notre société ? De moins en moins investis dans cette industrie en accélération, les travailleurs sont à la base de son fonctionnement mais ne reçoivent pas forcément les moyens de s’impliquer. Einstein disait que la première préoccupation de toute aventure technologique doit être la sécurité de l’homme. Cette philosophie s'avère-t-elle prise en compte de nos jours ?