Réalisation :
Rithy Panh
Principaux artistes :
Irène Jacob, Grégoire Colin, Cyril Gueï, Bunhok Lim
Genre : Drame
Nationalité : Turquie, Qatar, Taïwan, Cambodge, France
Langue de tournage : Khmer
Durée : 1h52
Année de production : 2024
Date de sortie (ou ressortie) : 5 juin 2024
Distributeur : Dulac Distribution
Présentation
1978. Depuis trois ans, le Cambodge, devenu Kampuchéa démocratique, est sous le joug de Pol Pot et ses Khmers rouges. Le pays est économiquement exsangue, et près de deux millions de Cambodgiens ont péri dans un génocide encore tu. Trois Français ont accepté l’invitation du régime et espèrent obtenir un entretien exclusif avec Pol Pot : une journaliste familière du pays, un reporter photographe et un intellectuel sympathisant de l’idéologie révolutionnaire. Mais la réalité qu’ils perçoivent sous la propagande et le traitement qu’on leur réserve va peu à peu faire basculer les certitudes de chacun.
Plus de 25 ans après Bophana, une tragédie cambodgienne, Rithy Panh s'inspire à nouveau des travaux d'Elizabeth Becker pour Rendez-vous avec Pol Pot, sa nouvelle fiction. La journaliste et correspondante de guerre américaine était l'une des seules à couvrir la guerre au Vietnam et au Cambodge au début des années 1970 et a été invitée à visiter le Kampuchéa démocratique (ancien nom du Cambodge sous la direction des Khmers rouges) en 1978. « Dans le film, il s’agissait à la fois de parler des Khmers rouges mais aussi d’interroger le rôle du journaliste de terrain, qui tend à disparaître. Aujourd’hui, on est davantage dans l’immédiateté, on travaille sur les dépêches, et non sur le fond », explique Rithy Panh.
Rendez-vous avec Pol Pot : la distribution
Réalisation : Rithy Panh
Casting : Irène Jacob (Lise Delbo), Grégoire Colin (Alain Cariou), Cyril Gueï (Paul Thomas), Bunhok Lim (Sung), Somaline Mao (Ieng Thirith)
Distribution technique : Rithy Panh (scénario), Marc Marder (musique), Aymerick Pilarski (direction artistique), Pierre Erwan Guillaume (scénario)
Avant Rendez-vous avec Pol Pot, Rithy Panh a réalisé Everything Will Be OK en 2022, Irradiés en 2020, Les Tombeaux sans noms en 2018 et Exil en 2016.
La musique a été composée par Marc Marder, qui avait composé auparavant la bande son des films Une jeune fille qui va bien en 2021, Irradiés en 2020, La Quatrième Voie en 2015 et Pôle Emploi, ne quittez pas en 2013.
Parmi les actrices et acteurs principaux, on a pu voir au cinéma Irène Jacob dans Comme le feu (2024) et Le Voyage en pyjama (2023) ; Grégoire Colin dans Flo (2023) et Le Vourdalak (2023) et Cyril Gueï dans Zénithal (2024) et À plein temps (2021).
Derniers avis sur le film : Rendez-vous avec Pol Pot
Avis publié par Marie le 19 juin 2024
Film émouvant, très émouvant, juste, réaliste et tout en retenue cependant. Merci Monsieur Phan.
Avis publié par M. le Maudit le 16 juin 2024
Ne manquez surtout pas ce film admirable, si nécessaire en ce moment d’élection législative en France. La coïncidence avec notre actualité politique éclate en effet en plein jour : au cœur même du film, les révolutionnaires cambodgiens citent le fameux slogan : « Il faut tout conflictualiser ; la révolution n’avance que sous le fouet de la contre-révolution ». Rares sont les films qui montrent avec tant de justesse et tant de pudeur - c’est la fonction des petits sujets de bois figurant les hommes du peuple, les Khmers Rouges et les trois personnages du film - la monstrueuse dictature sanguinaire en marche. Les archives cinématographiques sont mêlées au récit avec perfection. Les décors mêmes du lieu où sont « accueillis » - et rapidement détenus - l’ami français de Pol Pot et ses compères journalistes (admirable Irène Jacob) m’ont ramené au terrible Lycée français de Phnom-Penh, que vous pouvez visiter encore aujourd’hui, et où les élèves étaient forcés à dénoncer leurs parents comme « chiens impérialistes », avant que le régime déporte ceux-ci dans les campagnes, les affame et les exécute. Merci à Rithy Panh pour ce témoignage poignant : n’oublions pas !
Avis publié par Isabelle le 16 juin 2024
1978 le Cambodge est aux mains de Pol Pot et des khmers rouges... un quart de la population cambodgienne fait l'objet d'un génocide. Trois français, l'une journaliste, l'un reporter et le dernier voué à la cause viennent pour interviewer Pol Pot et découvre mensonges et massacres... dommage que seules des images d'archives et des personnages de plâtre illustrent cette période noire de l'histoire du Cambodge...
Avis publié par Jérôme le 15 juin 2024
Impressionnant tant sur le contenu que le contenant. Un vrai objet filmographie où pèse l'ombre lourde du génocide Khmer en cours et de l'idéologie mortifère.
Avis publié par Patrick le 8 juin 2024
On connait le cambodgien Rithy Panh pour ses remarquables documentaires sur les massacres commis par les Khmers rouges qui ont entraîné la disparition d'un quart de la population. Quand il passe à la fiction, et chez lui il y a une grande porosité entre les deux registres, il lui est difficile de mettre de côté ce trauma de jeunesse.
Le titre de son nouveau long-métrage suffit à comprendre que nous avons rendez-vous avec l'histoire. Adapté du récit de la journaliste et correspondante de guerre américaine Elisabeth Becker, Rendez-vous avec Pol Pot met en scène le voyage de trois français (une reporter, un photographe et un intellectuel idéologue et maoïste convaincu) conviés par le régime qui espère ainsi assurer sa promotion. Tout l'enjeu réside dans le cheminement de la prise de conscience du trio à comprendre qu'on les manipule, qu'on leur ment.
A partir du génocide perpétré, Rithy Panh interroge aussi le rôle des journalistes de terrain (en 1976 le rapport au temps et à l'immédiateté permet encore les enquêtes au long cours) et, plus généralement, la fonction du regard : voir ou ne pas voir par refus ou lâcheté.
En format carré, quasiment filmé en un lieu unique (le tarmac de l'aéroport construit par les Khmers rouges), le long-métrage est polymorphe en incluant des images d'archives, des procédés de surimpression et de transparence, ainsi que l'utilisation de figurines d'argile (dispositif déjà employé dans L'Image manquante).
Le résultat est absolument sublime et saisissant. On est à la fois happés, envoûtés et glacés par ce que nous montre le réalisateur.
Celui-ci réussit en effet l'alchimie parfaite entre le fond (qu'il ne connait hélas que trop bien) et la forme d'une poésie crépusculaire remarquable. Un très grand film.
5 avis sur Rendez-vous avec Pol Pot
Avis publié par Marie le 19 juin 2024
Film émouvant, très émouvant, juste, réaliste et tout en retenue cependant. Merci Monsieur Phan.
Avis publié par M. le Maudit le 16 juin 2024
Ne manquez surtout pas ce film admirable, si nécessaire en ce moment d’élection législative en France. La coïncidence avec notre actualité politique éclate en effet en plein jour : au cœur même du film, les révolutionnaires cambodgiens citent le fameux slogan : « Il faut tout conflictualiser ; la révolution n’avance que sous le fouet de la contre-révolution ». Rares sont les films qui montrent avec tant de justesse et tant de pudeur - c’est la fonction des petits sujets de bois figurant les hommes du peuple, les Khmers Rouges et les trois personnages du film - la monstrueuse dictature sanguinaire en marche. Les archives cinématographiques sont mêlées au récit avec perfection. Les décors mêmes du lieu où sont « accueillis » - et rapidement détenus - l’ami français de Pol Pot et ses compères journalistes (admirable Irène Jacob) m’ont ramené au terrible Lycée français de Phnom-Penh, que vous pouvez visiter encore aujourd’hui, et où les élèves étaient forcés à dénoncer leurs parents comme « chiens impérialistes », avant que le régime déporte ceux-ci dans les campagnes, les affame et les exécute. Merci à Rithy Panh pour ce témoignage poignant : n’oublions pas !
Avis publié par Isabelle le 16 juin 2024
1978 le Cambodge est aux mains de Pol Pot et des khmers rouges... un quart de la population cambodgienne fait l'objet d'un génocide. Trois français, l'une journaliste, l'un reporter et le dernier voué à la cause viennent pour interviewer Pol Pot et découvre mensonges et massacres... dommage que seules des images d'archives et des personnages de plâtre illustrent cette période noire de l'histoire du Cambodge...
Avis publié par Jérôme le 15 juin 2024
Impressionnant tant sur le contenu que le contenant. Un vrai objet filmographie où pèse l'ombre lourde du génocide Khmer en cours et de l'idéologie mortifère.
Avis publié par Patrick le 8 juin 2024
On connait le cambodgien Rithy Panh pour ses remarquables documentaires sur les massacres commis par les Khmers rouges qui ont entraîné la disparition d'un quart de la population. Quand il passe à la fiction, et chez lui il y a une grande porosité entre les deux registres, il lui est difficile de mettre de côté ce trauma de jeunesse.
Le titre de son nouveau long-métrage suffit à comprendre que nous avons rendez-vous avec l'histoire. Adapté du récit de la journaliste et correspondante de guerre américaine Elisabeth Becker, Rendez-vous avec Pol Pot met en scène le voyage de trois français (une reporter, un photographe et un intellectuel idéologue et maoïste convaincu) conviés par le régime qui espère ainsi assurer sa promotion. Tout l'enjeu réside dans le cheminement de la prise de conscience du trio à comprendre qu'on les manipule, qu'on leur ment.
A partir du génocide perpétré, Rithy Panh interroge aussi le rôle des journalistes de terrain (en 1976 le rapport au temps et à l'immédiateté permet encore les enquêtes au long cours) et, plus généralement, la fonction du regard : voir ou ne pas voir par refus ou lâcheté.
En format carré, quasiment filmé en un lieu unique (le tarmac de l'aéroport construit par les Khmers rouges), le long-métrage est polymorphe en incluant des images d'archives, des procédés de surimpression et de transparence, ainsi que l'utilisation de figurines d'argile (dispositif déjà employé dans L'Image manquante).
Le résultat est absolument sublime et saisissant. On est à la fois happés, envoûtés et glacés par ce que nous montre le réalisateur.
Celui-ci réussit en effet l'alchimie parfaite entre le fond (qu'il ne connait hélas que trop bien) et la forme d'une poésie crépusculaire remarquable. Un très grand film.
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