Rien de personnel

Lors d’une grande soirée organisée par la société pharmaceutique Muller, plusieurs invités se retrouvent au coeur d'un jeu de rôles dont les règles restent on ne peut plus opaques. S’il s’agissait au départ de lancer un nouveau produit secret, la réception va très vite tourner à une angoissante expérience collective, dans laquelle des exercices de coaching sont proposés aux cadres de l’entreprise. Stratégies relationnelles, avenir de la carrière, problèmes personnels, théâtralité de rigueur… Lorsque les rumeurs sur un rachat prochain commencent à circuler, tout le monde sera pris au jeu, et chacun tentera de sauver désespérément sa peau.

Très remarqué pour ses courts métrages précédents, Mathias Gokalp réalise avec Rien de personnel un premier film qui étonne dès le casting. Mettant en scène ce complexe système social qu’est l’entreprise, il joue sur les différents rapports qui peuvent s’y déployer, avec des variations de subjectivité dont la portée théorique n’est pas sans intérêt : chaque partie du film se trouve en effet focalisée sur l'un des personnages, et les interactions avec ledit environnement social permet de poser des questions pour le moins intéressantes. Les rapports humains que suppose une certaine application de l’économie de marché relèvent-ils de l’évidence ? Ou bien sont-ils les résultats d’un système donné, qui mérite à ce titre d’être revisité ?