Rigoletto (Opéra Bastille)

Dans un salon du palais ducal de Mantoue. Des rires et quelques notes de musique s'échappent d'une pièce voisine. Le duc de Mantoue, maître des lieux, est un être doué d'un parfait cynisme, qui collectionne les aventures féminines avec légèreté. En pénétrant dans la salle, il narre à Borsa la nouvelle conquête qu'il s'apprête à faire. Il s'agit d'une charmante jeune personne, aperçue à l'église. Puis il part au bras de la comtesse Ceprano, dont le mari subit les quolibets de l'homme de main et bouffon du duc, Rigoletto. Une clameur se fait entendre au dehors : le vieux comte Monterone veut venger par les armes l'honneur outragé de sa fille.
 

Commandé par La Fenice de Venise en 1851 à Verdi, Rigoletto, premier opéra de la trilogie populaire du compositeur (aux côtés du Trouvère et de La Traviata) déplace l'intrigue d'une pièce de Victor Hugo, Le roi s'amuse, dans la cour italienne du duc de Mantoue. Si Verdi a dû modifier le lieu de l'histoire et renommer certains personnages, c'est à cause de la censure autrichienne qui a considéré au départ l'opéra comme un « exemple répugnant d'immoralité et d'insignifiance ». Ces difficultés n'ont pas empêché Rigoletto d'être un grand succès dès sa première représentation.