Route Irish

Amis d’enfance, Fergus et Frankie sont inséparables. En 2004, le premier invite le deuxième à intégrer son équipe d’agents de sécurité à Bagdad, pour un salaire de 12 000 livres non imposables. La Guerre en Irak apparaît comme la dernière opportunité de s’enrichir pour ces hommes de main. Trois ans après, alors que Fergus est déjà rentré au Royaume-Uni, Frankie meurt sur la « Route Irish ». Réticent face aux explications de leur employeur, son ami ne peut oublier les derniers messages téléphoniques du défunt – dont la détresse, à peine voilée, laisse supposer le pire. Frankie aurait-il vraiment été assassiné par des rebelles irakiens?

Le nouveau long métrage de Ken Loach se présente d’abord comme un drame. C’est l’histoire d’une amitié perdue par la force des choses, et qui provoque des réactions émotives exacerbées. Pourtant, à partir du moment où Fergus se lance dans son enquête personnelle, le film devient un thriller politique, dont le principal objectif est de dénoncer, par l’élaboration même de son intrigue, les dérives de la guerre américaine en Irak. Les talents du réalisateur et du scénariste (Paul Laverty) s’affirment dans leur capacité à créer un personnage subtilement tragique et contemporain.