Rue Cases-Nègres

Nous sommes à des milliers de kilomètres de la métropole, loin de cette agitation parisienne engendrée par l’Exposition coloniale de 1931. Sur l’île de la Martinique, les enfants s’agitent dans la rue Cases-Nègres, deux rangées de constructions en bois, désertées par les adultes partis travailler dans les champs de cannes. Parmi les jeunes garçons se trouve José, un orphelin élevé avec amour et rigueur par sa grand-mère M’an Tine. A 11 ans, il se trouve déjà à un tournant de son existence, entre la mince possibilité de s’élever par les études et la voie toute tracée du planteur. Face à ce défi, M’an Tine va tout faire pour que José échappe au sort de la rue Cases-Nègres jusqu’à intégrer le lycée de Fort-de-France.

C’est le retour en salles de l’adaptation très réussie du grand roman créole de Joseph Zobel. A l’époque, Euzhan Palcy se voit soutenue par Truffaut pour la réalisation de ce film qui rappelle les réalités coloniales contre l’oubli de l’Histoire. De nombreux prix viendront récompenser l’œuvre, symbole d’un combat artistique pour la mémoire où la sensibilité passionnée de la réalisatrice charge l’image d’émotions sans tomber dans le misérabilisme.