Scream

Ghostface fait son grand retour

Dix ans après son quatrième volet, la saga Scream, orpheline de son créateur Wes Craven, s'offre une nouvelle aventure horrifique. À la réalisation comme à la distribution, la production annonce un vent de fraîcheur. De quoi susciter la curiosité et l'excitation.

Alors que les spectateurs semblaient en avoir fini avec les meurtres de Woodsboro, voilà que Ghostface, le célèbre tueur au masque de fantôme hurlant, s'apprête à refaire trembler le grand écran. Il aura fallu dix ans pour que ce cinquième film voie le jour. Mais qu'attendre de celui-ci ? L'absence du chiffre « 5 » accolé au titre laissait d'abord penser à un remake ou à un reboot de la franchise. Ce que réfutent les réalisateurs Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (Wedding Nightmare), qui succèdent à Wes Craven, disparu en 2015. À la production, on retrouve une figure emblématique de la saga : le scénariste original Kevin Williamson. Tous trois annoncent un film qui se situera à mi-chemin entre la suite et le passage de relais. Le trio originel formé par Neve Campbell, Courteney Cox et David Arquette rempile ainsi aux côtés de jeunes acteurs, potentielles étoiles de demain : Melissa Barrera (D'où l'on vient), Jenna Ortega (Harley, le cadet de mes soucis) ou encore Dylan Minnette (13 Reasons Why). L'ambition : ravir les fans de la première heure tout en attirant un public moins initié.

Nouveaux réalisateurs, mêmes codes ?

Quant au pitch, il ne déroge pas aux codes du slasher – un tueur masqué décime un groupe d'adolescents. La spécificité, ici, se joue dans l'identité des nouveaux personnages : ils sont directement liés aux victimes et aux bourreaux des précédents volets... Recette familière ou non, Scream aura la lourde tâche de relancer une franchise inscrite au panthéon du cinéma d'horreur comme étant le précurseur du « méta-slasher ». Nourri de références, le premier film se démarquait à l'époque par son regard moqueur et pertinent du genre... Un parti pris qui ferait bientôt le sel de parodies (Scary Movie) et d'ersatz (Souviens-toi l'été dernier, Urban Legend...). Ses suites, quant à elles, continueraient de dessiner le paysage horrifique des années 90, et ceci, jusqu'au début des années 2000. Poids de l'héritage oblige, Scream cuvée 2022 devra donc réaliser une performance de taille : raconter son époque, entre humour noir et fulgurances de terreur dignes de feu son créateur.