Sils Maria

Alors qu’elle se rend en Suisse avec son assistante Valentine pour recevoir un prix au nom du dramaturge Wilhelm Melchior à qui elle doit sa carrière, Maria Enders, déjà déstabilisée par un divorce compliqué, apprend le suicide de ce dernier. Sur place, Klaus Diesterweg, metteur en scène réputé, lui propose de reprendre la pièce de Wilhelm Melchior qui la fit connaître alors qu’elle avait 18 ans, l’histoire d’Helena, une femme de 40 ans, tombant amoureuse de Sigrid, une jeune ambitieuse qui la poussera au suicide. Bien sûr, Maria jouera Helena, Sigrid étant dévolue à une jeune star américaine habituée des scandales. Maria accepte et s’enferme dans la maison de l’auteur, à Sils Maria, au fin fond de l’Engadine. Mais au fil des répétitions avec l’aide de Valentine, elle commence à douter, s'interroge sur le temps passé, projette sa propre existence dans le rôle d’Helena, vit mal la fascination que son assistante éprouve envers la jeune Américaine…

Pour son nouveau long-métrage depuis après Après Mai (2012), sélectionné à Cannes 2014, Olivier Assayas offre une mise en abyme vertigineuse, intelligente et subtile autour du passé confronté à la jeunesse, du théâtre révélateur de la vie, de l’identité et des faux-semblants à l’époque d’Internet. L’Engadine, berceau du concept nietzschéen de " l’Éternel retour " est filmée somptueusement.