Soeur sourire

Bruxelles, 1959. Tyrannisée par sa mère, Jeannine Deckers aspire à plus de liberté. Alors que la première veut que sa fille se trouve un mari et reprenne la boulangerie familiale, cette-dernière s’intéresse au dessin et à la musique. Dans l’espoir de trouver sa vocation, elle décide d’aller dans un couvent. Très vite, elle s’exaspère devant la rigidité de la vie religieuse, et se consacre à la musique et aux activités plus légères. Lors d’une journée portes-ouvertes, elle présente une chanson que sa hiérarchie se pressera d’enregistrer. En peu de temps, Jeannine connaît un succès international, sous le pseudonyme de « Sœur Sourire ». Protégée par ses supérieures au début, elle abandonnera le couvent en quête de liberté et de succès. Vivant avec sa compagne Annie, oubliée des médias, elle sombrera dans l’alcoolisme et la dépression.

Composée en hommage au patron des sœurs dominicaines, le tube « Dominique » catapulta Jeannine Deckers au sommet de la gloire. Dans cette biographie très libre, Stijn Coninx nous montre plusieurs facettes de la célèbre Sœur Sourire : son indécision, sa gaieté, ses croyances un peu molles, mais aussi son agressivité et ses excès. Préférant l’expérience intime de son personnage à une rigueur historiographique peu féconde, le réalisateur belge s’attaque donc aux sujets qui fâchent : le goût du succès, la sensibilité libertaire, les égarements, l’homosexualité non avouée. Sur les efforts de reconstitution prime donc un casting judicieux, avec une splendide Cécile de France en tête d’affiche.