Winter Sleep

Comédien à la retraite, Ydin dirige un petit hôtel hérité de son père au fin fond de l’Anatolie, loue quelques maisons et assure un éditorial hebdomadaire pour le journal La Voix de la Steppe. Il est aidé par (et entouré de) sa sœur Necla, tout juste divorcée, son homme à tout faire Hidayet et sa jeune et jolie femme Nihal à laquelle plus aucun sentiment ne le lie depuis deux ans. Un jour, le fils d’un des locataires à qui il a envoyé un huissier pour défaut de paiement jette sur sa voiture une pierre qui brise la vitre latérale. Tandis que l’hiver s’installe, sa sœur déporte sur lui les souffrances nées de sa rupture conjugale et Nihal organise à son insu une collecte de fonds pour des écoles en difficulté. Quand il s’insurge, l’une comme l’autre lui disent ses quatre vérités, exhumant les rancœurs, espérances et frustrations qui sourdaient.

Avec ce septième long-métrage, Palme d’or (Cannes 2014), entièrement tourné en Anatolie, Nuri Bilge Ceylan (Uzak–2002, Il était une fois en Anatolie–2011) tisse un drame bergmanien intense. Loin d’être lenteur, la dilatation du temps, des attitudes et des dialogues concourt à la profondeur de ce récit inspiré de trois nouvelles de Tchekov tout comme les paysages, splendides, les ombres et les couleurs en font partie intégrante.