Stella

1977. Stella est une gamine forte et sans repères, dont les parents tiennent un café ouvrier aux frontières de Paris. En sixième, elle rentre dans un prestigieux lycée parisien. Ballon de foot sous le bras, toute sa rage contenue, elle entame un premier jour de classe qui signe son entrée dans un autre monde. Au café comme à l’école, elle n’est pas à sa place : tout comme les cours dont elle ne comprend pas grand-chose, les affaires professionnelles et amoureuses de ses parents ne sont pas pour elle. Cancre, bonne à rien, Stella deviendra pendant l’année très amie de Gladys, première de la classe. Les écarts ne seront pas assez grands pour faire ternir l’espoir, et la jeune fille problématique essayera de s’accrocher pour trouver sa place.

Avec ce troisième long-métrage de cinéma, Sylvie Verheyde nous plonge très vite dans un témoignage autobiographique. L’intérêt du film repose donc sur les techniques employées pour adapter ce témoignage à la fiction. Choisissant avec soin ses acteurs, la réalisatrice les laisse suffisamment à l’aise pour que quelque chose prenne place, au-delà de son expérience personnelle. Modulant sa narration avec une voix off ironique et intimiste, elle joue l’alternance des focalisations interne et externe. Variétés françaises des années 70, décors, costumes… Tout est mis en scène pour étoffer cette histoire aux échos humanistes. Entre le Paris d’aujourd’hui et celui d’il y a trente ans, un curieux entre-deux se crée, avec ses différences, ses points communs, et surtout une structure de remémoration originale et décontractée.