Stories We Tell

Voici 5 ans, Sarah Polley (34 ans) a décidé de comprendre pourquoi, quand elle était petite, ses frères et sœurs s’amusaient à dire qu’elle n’était pas la fille de son père (Michaël), au point d’en faire une “légende” familiale. Confrontant leurs souvenirs parfois contradictoires, elle nous livre donc, tel un thriller, les interviews de ses proches, des amis et de l’amant supposé de sa mère Diane, actrice décédée d’un cancer en 1990. Et incroyablement, tandis qu’entre sincérité, tendresse, détresse, humour, la vérité se fait au fil d’un fascinant “processus interrogatif”, lequel lui fut “une torture”… son “comment et pourquoi chacun se construit-il sa propre version d’une histoire commune ?" se transforme bel et bien sous nos yeux en un questionnement dépassant son cas personnel pour nous interroger tous.

Un conseil : ne pas partir sitôt le mot " fin ”, sauf à vouloir rater une ultime et ironique révélation prouvant combien la vérité peut se montrer capricieuse. “J’ai voulu créer un espace où les gens pourraient examiner les événements qui ont fait de leur famille ce qu’elle est”, confie Sarah Polley, réalisatrice mondialement confirmée et actrice chez Terry Gilliam, David Cronenberg, Atom Egoyan, ou Wim Wenders, au sujet de ce troisième long-métrage totalement inclassable.