Survivre

Îles Vestmann, Islande, hiver 1984 : Gulli embarque avec cinq autres marins sur le chalutier Breki. À 5,5 km des côtes, vers 21h40, leur filet accroche le fond. Le bateau sombre. De trois rescapés, Gulli se retrouve rapidement seul, engourdi dans une eau à 5° et un air à - 2°C. Après la brève tentation de se laisser mourir, il se met à nager vers la côte, parlant aux mouettes et à Dieu ou revisitant sa vie pour tenir le coup. Au terme de plus de 6 heures de nage, il touche terre. D’abord incrédule, la population en fait un héros sitôt l’épave découverte tandis que les scientifiques lui font passer des tests pour “comprendre” comment il a pu survivre. Seule réponse insatisfaisante : Gulli “produit naturellement de la graisse de phoque”. Devenu miracle pour les uns et mystère pour les autres, Gulli se considérera, lui, comme un “homme normal qui a eu beaucoup de chance”.

“Que se passe-t-il dans la tête d’un homme quand il sait qu’il va mourir” se demande le réalisateur Baltasar Kormakur dans ce 8e film fondé sur un fait réel, épure captivante, originale et intense autour de l’insondable capacité de la nature humaine à survivre. Sans que l’on s’ennuie un instant, les mots sont rares mais essentiels et le rythme profond.