Sympathy for Delicious

Paraplégique après un accident, Dean alias Delicious D, DJ doué, ressasse sa rancœur dans un quartier miséreux de Los Angeles, entre sa voiture, son fauteuil roulant et son ami le Père Joe, prêtre dévoué aux pauvres. Lors d’un concours de DJ, il est repéré par Ariel qui le présente à son groupe de rock. Mais Dean insulte leur productrice et est viré. Peu après, il découvre qu’il a le pouvoir de guérir par les mains. Poussé par le Père Joe à en faire profiter le quartier, Dean, d’abord effrayé par ce don, réalise qu’il détient le moyen de prendre sa revanche sur la vie et de s’enrichir. Grâce à Ariel, il retrouve le groupe de musiciens et, façon télévangéliste, organise des shows musicaux de guérison, devenant peu à peu la proie de ses ressentiments comme des profiteurs de sa gloire…

“LA est le seul endroit où l’existence d’un guérisseur rock’n’roll ne semble pas trop farfelue” confie le réalisateur indépendant Mark Ruffalo pour son 7e film, Prix spécial du Jury à Sundance (2010), écrit avec son ami Christopher Thornton, paraplégique à l’écran comme dans la vie, parabole grinçante et roborative sur le don, grâce ou fardeau, et l’acceptation du handicap. La conclusion est peut-être dans la chanson finale “I started a joke” des Bee Gees : “J’ai lancé une plaisanterie oubliant que la plaisanterie c’était moi”.