Tabou

Femme de devoirs et de compassion toujours soucieuse de son prochain, Pilar se partage entre œuvres religieuses et humanitaires, un ami peintre dont elle accepte par délicatesse les tableaux qu’elle n’aime pas, et sa voisine, Aurora, une octogénaire fantasque, sosie de Bette Davis dernière époque, évoquant sans cesse sa fille qui ne vient pas et soupçonnant de vaudou sa femme de ménage, Santa, une capverdienne dévouée qui suit des cours d’alphabétisation et lit Robinson Crusoé. Le jour de sa mort, Aurora demande aux deux femmes de contacter un certain Gian Luca Ventura dont elle ne leur avait jamais parlé. L’homme va alors éclairer le passé d’Aurora, ses allusions à ses mains pleines de sang, aux singes et à un mystérieux crocodile…

“Tabou évoque le passage du temps, les choses qui n’existent plus qu’à travers les souvenirs et le cinéma” confie en substance Miguel Gomes, dont c’est le troisième film et multiprimé dans le monde entier pour ses œuvres précédentes. Référence au film de Murnau (1931), Tabou joue sur le merveilleux, le réel et le souvenir, réinventer même dans sa seconde partie un cinéma aujourd’hui disparu. Ce long-métrage a reçu les Prix Alfred Bauer (Berlin 2012), le Prix de la critique internationale Fipresci et les Prix “des blogueurs” et “Coup de cœur” du Jury (Paris 2012)…