Téléphone arabe

Jawdat est un jeune homme aux ambitions mitigées. À première vue, il se montre insouciant et veut tout simplement profiter de la vie. Féru de portable, il multiplie à tout-va ses appels et tente surtout de faire aboutir les innombrables rendez-vous galants que son répertoire téléphonique laisse présupposer. Portable à tort et à travers, rencontres amoureuses aussi nombreuses qu’inabouties… Tout un style de vie, qui n’est, hélas, sans doute pas du goût de son père Salem ! En effet, ce dernier s’insurge contre l’antenne que la compagnie de téléphone a installée à côté de son champ d’olives, tout en faisant pression pour que sa progéniture l’épaule dans ce combat.

Il est rare qu’un film soit coproduit par des maisons de production israéliennes et palestiniennes. Lorsque des belges et des français rejoignent l’équipe, on serait tenté de dire que le réalisateur a tiré le gros lot. Fort de ce mélange, Sameh Zoabi nous livre une comédie dramatique moins anodine qu’elle ne paraît : bien qu’il soit important d’appeler un chat un chat et de ne pas minimiser les effets néfastes d’une cohabitation à tous égards problématique, il s’avère parfois intéressant d’aborder avec plus de légèreté les sujets qui fâchent. En mettant en scène certains rapports de pouvoir entretenus au sein de la société israélienne, Zoabi semble en tout cas convaincu par les vertus de la comédie.