The Lost King

Philippa Langley a commencé à s’intéresser à Richard III en achetant un livre en 1998. « Il s’agissait d’une biographie signée Paul Murray Kendall », signale-t-elle. « L’auteur s’était servi de sources datant de l’époque de Richard pour évoquer l’homme. C’est ce que j’ai trouvé de profondément fascinant car il en brossait un portrait aux antipodes de celui de Shakespeare. On a la preuve qu’il était loyal, courageux, pieux et juste ».

Elle expose les nombreuses recherches qu’elle a entreprises : « Quand j’ai entamé mes recherches, je me suis rendu compte qu’elles étaient très émiettées. Il existe des documents du XVIIe et du XVIIIe siècles, des plans et des dessins grossiers. Il y avait eu des fouilles archéologiques en 2007. Ce sont toutes ces informations qui m’ont fait penser que l’église où Richard avait été enterré – et où se trouvait peut-être sa tombe – se situait en face de St. Martin’s Church, à Leicester, qui est désormais la cathédrale. C’est là que j’ai eu le sentiment, intuitivement, que j’étais en train de marcher sur la tombe de Richard – et que j’ai vu la lettre R sur le goudron qui, de toute évidence, signifiait « place de parking réservée ». Ce qui comptait le plus à mes yeux, c’est que mes recherches ne contredisent pas cette intuition : je n’ai rien découvert qui me fasse penser que sa dépouille ne se trouvait pas à cet endroit. C’est à partir de là que j’ai changé l’axe de mes recherches à 180° : j’ai cessé de m’intéresser à la vie du roi pour me focaliser sur sa mort et son enterrement ».

S’il s’avoue lui-même sceptique, le célèbre réalisateur Stephen Frears reconnaît à contrecœur : « C’est mystérieux. C’est à mi-chemin entre une recherche approfondie et une intuition – je ne sais pas très bien où il faut placer le curseur. Ou alors c’est un coup de chance extraordinaire, comme me l’a dit un ami historien. Mais, en tout cas, elle avait raison. C’est incontestable ».